La convention sur la biodiversité décrit celle-ci comme étant la « variété et la variabilité de tous les organismes vivants. Cela comprend notamment la variété des espèces, de leur forme de vie et des complexes associés, de leur interaction et celle des processus écologiques qu'ils influent et dont ils sont les acteurs » Il n'y a donc pas de manière plus explicite pour présenter la diversité entomologique que de créer des complexes d'espèces associées dans des biotopes recréés. » Claude Figureau, phytosociologue
Une plateforme, à 6,30 m de hauteur, se love dans les arbres du Jardin, autour des trois planchers conservés du bâtiment existant. Des rampes s'élèvent dans l'espace immersif central, enrichi de 9 biotopes immersifs spécifiques. Elles l'entourent, le traversent, l'explorent dans la hauteur, d'un niveau à l'autre, pour être toujours au plus près des insectes... jusqu'à la prairie canadienne, sur le toit, à plus de 12 m au-dessus du sol.
L'APPROCHE ET LE PARTI ARCHITECTURAL
Actuellement coincé entre les murs d'une architecture banale, l'insectarium doit trouver les moyens de sa métamorphose par un acte radical qui permette de retourner la situation existante au profit de la découverte du monde insoupçonné des insectes, et plus largement, du vivant. Le lieu doit trouver les moyens de se déployer, d'être poreux et généreux, perméable aux vues, à la lumière, de façon à tisser des liens remarquables entre réalité vivante et réalité construite. Il doit dans le même temps offrir l'intimité accrue nécessaire à l'attention précise des visiteurs pour les variétés d'insectes et expériences présentées. Au delà de son aspect « spectaculaire », l'insectarium de Montréal sera le support d'un discours global sur la biodiversité au travers du prisme insectes / paysage / climat / humains.
Le projet s'appuie sur trois éléments qui nous semblent fondamentaux :
- l'émotion du visiteur : l'expérience immersive
- une rigueur scientifique : la précision des biotopes
- un espace généreux, capable, confortable et flexible : l'architecture
L'EXPERIENCE IMMERSIVE
Qu'il soit question de peur, d'admiration, de fascination, de phobie ou de contemplation, la relation proposée est différente, elle modifie le rapport muséal pour entrer dans l'expérience, dans la possibilité de toucher ce monde inconnu. Le sentiment d'immersion dans le vivant fait appel aux expériences vécues, qu'elles soient physiques, mentales, réelles ou imaginaires. L'immersion oblige au très grand, au très haut. Il doit être mentalement sans limite, enveloppant, multiplicateur d'attentions, déroutant.
- Dès l'entrée le visiteur est plongé dans une image «piranésienne» faite de multiples points de perspective et de lumières, de multiples cheminements possibles, d'ascendance étonnante.
Cet ensemble d'architecture est plongé dans l'abondance végétale, les mouvements perpétuels et colorés des papillons et colibris, baignés par des faisceaux de lumière zénithale, le son d'une cascade, le bruissement des feuilles généré par le souffle d'un courant d'air. Ce tableau vivant se développe sur plus de 16m de haut depuis le niveau - 4m jusqu'à la lumière de la toiture jardin. Cette géographie imaginaire est contenue dans un climat constant et chaud. Une toile « capteur de brume » enveloppe l'ensemble et permet le contrôle des échanges hygrométriques avec les autres espaces de l'insectarium.
- Au sous-sol, origine de ce monde immersif, une végétation luxuriante s'organise autour d'un bassin d'eau irrigué par l'eau de petites cascades. Salamandres, grenouilles, carpes, tortues, complètent la diversité de la faune de ce biotope. En vis à vis de cet environnement végétal, dans la pénombre de l'espace, s'organise la multiprojection de vidéos et d'images fixes présentant à très grande échelle les aspects spectaculaires des arthropodes... Hypertrophies des corps, rituels et comportements étonnants, architectures extraordinaires, visions terrifiantes ou merveilleuses de ce monde animal.
- Par les rampes, en pente douce, le visiteur s'élève dans les paysages, croise différentes strates de végétations, et observe, au gré de ses envies, le monde actif des insectes. L'espace immersif central est enrichi de 9 biotopes spécifiques. Ces 9 biotopes appartiennent au parcours du visiteur. Ils se traversent, se découvrent dans des ambiances et des géographies très diverses.
(Tiré du texte du concurrent)
ÉTAPE 2 :
Le concept architectural se développe autour d'une solution formelle simple, composée de deux dalles, surélevées du sol, au périmètre ou du haut entre les arbres du site; cet espace aérien, à la cime des arbres, prend racine dans la conservation de la structure existante où est localisé l'espace immersif, le coeur du nouvel Insectarium :
- Le concept se traduit par une pureté de plan, et une clarté de lecture, sans être complexe; le jury reconnaît la qualité de l'idée et de la vision mais pas sa traduction formelle trop étalée.
- Le concept propose une architecture séduisante, bien connectée au site, un geste fort au plan architectural mais pas spécifique à un Insectarium, ni identitaire.
- L'architecture minimaliste propose une vision modulable, avec ses « boîtes biotopes » innovantes, réparties sur la dalle et qui essaient de représenter la biodiversité du monde des insectes; cette approche risque de nuire à l'observation des insectes, et ne représente pas une expérience assez forte pour le visiteur, sans une éducation préalable. De plus elle ne répond pas à la réglementation fédérale en matière d'animalerie.
- Les biotopes réduisent la flexibilité du renouvellement de l'expérience.
- La proposition double la superficie du PFT.
- Le coût estimé est significativement excédentaire au budget du Règlement.
- Le concept muséal n'a pas été clairement défini en dehors des biozones et cette absence aura un impact sur le budget.
- L'image projetée s'identifie plus à un musée des beaux-arts; elle offre un potentiel muséal intéressant mais pas adapté à la rencontre de l'humain avec les insectes; on ne sent pas l'expérience, on ne démontre pas une compréhension du monde des insectes. L'expérience immersive est bloquée par le filet de l'espace immersif et le verre de l'enveloppe extérieur vers le jardin.
- Le volet environnemental se démarque par de la conservation de la structure existante mais soulève le questionnement en raison du dépassement de la superficie construite.
(Tiré du rapport du jury)
28 numérisés / 28 accessibles
- Planche de présentation
- Planche de présentation
- Planche de présentation
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Plan d'implantation
- Plan
- Plan
- Plan
- Plan
- Coupe perspective
- Coupe
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
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